L’année 2023 est une année charnière pour Ouest-Est. Avec l’explosion du conflit en Ukraine, travailler à rapprocher l’Est et l’Ouest de l’Europe parait plus urgent que jamais et monter en puissance devient indispensable. Pour accompagner cette montée en puissance, l’équipe de Ouest-Est s’enrichit d’un nouvel arrivant : Léopold Beaumont s’occupera à présent de toute la communication de l’association et des relations avec nos soutiens. Alors qu’il a déjà commencé à vous parler de nos actualités, nous l’avons invité à nous parler un peu de lui-même : voici son portrait.

« J’aime m’imaginer comme un couteau suisse : je suis un peu touche-à-tout, ce qui me permet de me mettre au service de petites et moyennes associations qui ont justement besoin de personnes capables de communiquer de plusieurs façons différentes, d’avoir un regard global tout en mettant aussi les mains dans le moteur. »

De la même façon qu’un couteau suisse est d’abord un couteau, Léopold est d’abord photographe et rédacteur. De son passé de journaliste, il a conservé le goût de raconter des histoires, avec ses photos et ses textes. Mais la découverte du monde associatif a été un déclic : « Dans la Presse, j’avais du mal à voir à quoi je servais, à qui servait mon travail. En travaillant dans le monde associatif, j’ai eu une réponse immédiate à cette question : ma façon de travailler a un impact direct sur l’engagement du public. Si je raconte mal ces histoires, les gens ne s’y intéressent pas, et l’association ne peut pas agir autant qu’elle le devrait ».

Vieille femme vivant dans l’enclave serbe de Velika Hoca, Kosovo. C’est dans ces rencontres que Léopold Beaumont trouve la raison d’être de son travail.

Un lien de cause à effet qui devient rapidement très concret : « Je suis revenu complètement retourné de mon premier voyage dans les Balkans comme photographe pour une association : pendant une semaine, j’avais rencontré les personnes qui bénéficieraient ensuite de mon travail. Ils m’avaient invité dans leurs maisons, nous avions trinqué ensemble, ils m’avaient parfois serré dans leurs bras. J’avais vu leur misère, senti la pauvreté qui leur collait à la peau, entendu leurs voix abimées par les larmes. Et ils m’avaient aimé, tous, juste parce que j’étais là avec eux quand tant d’autres leur tournent le dos. À mon retour, quand il a fallu raconter tout ça, j’ai pensé à ces quatre vers du Cyrano de Rostand :

“Cette lettre d’amour qu’en moi-même j’ai faite
Et refaite cent fois de sorte qu’elle est prête
Et que mettant mon âme à côté du papier
Je n’ai tout simplement qu’à la recopier.”

C’était exactement ça ; et j’ai su que j’avais trouvé ma place. »

Cette place, il la trouve aujourd’hui auprès d’associations travaillant à l’étranger, mais pas seulement. « Des histoires à raconter, il y en a partout, et je déteste cette idée selon laquelle il faut forcément partir loin pour avoir des choses à montrer et à dire. Dans l’entrée de la maison bretonne de mes parents, mon père, journaliste à la retraite, a collé un papier où est griffonnée la phrase “Le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles”. Je trouve ça très vrai, et tout aussi vrai le fait qu’il y a chez nous aussi, en France, des tas de gens qui ont besoin qu’on parle d’eux et qu’on les aide. »

Léopold rejoint donc Ouest-Est comme responsable de la communication et des relations avec les donateurs. En lien direct et régulier avec Nikola Mirkovic, c’est lui qui vous tient informé des actualités de l’association depuis quelques semaines déjà. Il travaille aussi à développer le site de l’association en le rendant plus clair mais aussi en l’enrichissant de divers articles ; une nouvelle rubrique est d’ailleurs en cours de création, dans laquelle vous découvrirez bientôt le travail d’un photographe roumain amoureux de son pays ou encore une cave vendant au cœur de Paris du vin venu tout droit d’Arménie. Entre autres. « Il y a de nombreux projets que nous allons mettre en place progressivement », précise Léopold, qui conclut : « Je n’ai plus qu’une hâte maintenant : aller dans le Donbass pour y rencontrer ces personnes dont je suis les difficultés depuis plusieurs années – notamment grâce à Ouest-Est ! Je sais déjà que le moment où je déclencherai mon appareil photo pour la première fois là-bas sera un moment très fort pour moi, qui me fera me sentir pleinement membre de l’association, et j’espère qu’il arrivera très rapidement ! »