Ouest-Est s’est donné pour mission de rapprocher l’Est et l’Ouest de l’Europe, c’est-à-dire plus concrètement d’aider les Français à aimer l’autre extrémité de leur continent. Et comment peut-on aimer quelque-chose qu’on connait si mal ? Les Français, c’est un fait, connaissent très mal ce qu’ils regroupent un peu trop rapidement sous le vocable des « pays de l’Est », qui sont à la fois si proches de nous et si différents, mais aussi si différents entre eux ! Nous avons donc décidé d’essayer de vous faire découvrir ces « pays de l’Est » ; rien d’encyclopédique, rien d’abstrait, mais au contraire des petites touches très concrètes qui vous (nous ?) donneront des éléments pour mieux découvrir ces pays : nous découvrirons ensemble telle danse traditionnelle, tel plat typique, tel chant folklorique, mais aussi tel restaurant, telle troupe ou telle cave qui vous permettront ici en France d’aller découvrir tout ça par vous-même.

Nous espérons que ces articles vous plairont et vous donneront envie d’aller rencontrer ces voisins qui ont tant à nous offrir ! 

Ses modèles semblent surgir de Balkans fantasmés et d’un passé disparu. Ils sont pourtant bien réels : Vlad Dumitrescu les a rencontrés, puis photographiés, et les présente au monde entier sur son site ou ses réseaux sociaux. Ce photographe roumain aime son pays de tout son coeur, et surtout ses habitants, dont il tire des portraits tout en délicatesse. C’est avec cette même délicatesse qu’il nous en a parlé. Portrait.

Si elle est devenue son métier depuis quelques années, la photographie a d’abord été secondaire dans la vie de Vlad Dumitrescu : « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voyagé, et j’ai toujours aimé voyager. Mes parents m’emmenaient souvent en voyage, la plupart du temps en Roumanie. J’ai découvert très tôt des endroits magnifiques. J’adorais ces voyages et je suis incroyablement reconnaissant d’avoir pu les faire à un âge où ils ont contribué à forger la personne que je suis aujourd’hui… » Devenu adulte, le jeune homme garde cette habitude et emmène ses amis aux quatre coins du pays. « Quand j’entendais parler d’un bel endroit, je l’ajoutais à une liste et nous y allions ensuite le plus vite possible ! Nous voyagions avec une tente et dormions dans la nature ou dans les monastères. »

Mais au milieu de ces voyages dans des endroits plus beaux les uns que les autres, le regard du jeune homme est particulièrement attiré par les personnes qu’il rencontre. « Je pense que ces rencontres sont très rapidement devenues la vraie raison de ces voyages. Nous avons toujours pris le temps de rencontrer les gens que nous croisions, et très souvent nous avons été invités chez eux, à partager un verre voire un repas. Et toujours, ils nous ont raconté leur vie ; j’ai entendu comme ça un nombre incroyable d’histoires absolument extraordinaires ! »

« Il m’est arrivé de photographier des coutumes que je n’ai plus jamais revues ensuite, des maisons magnifiques qui ont depuis été détruites, des gens qui sont morts depuis… »

Vlad Dumitrescu

C’est à l’occasion d’un de ces voyages que sa fiancée – qui est devenue sa femme depuis, avec qui il a une fille – lui offre un appareil photo d’occasion. « Le but était juste de garder des souvenirs de nos voyages. Très vite, la photographie est devenue un hobby, puis une passion », se souvient Vlad Dumitrescu. Et là encore, il se concentre sur les gens qu’il croise plutôt que sur les paysages, posant les bases de ce qui caractérise son travail aujourd’hui : « Quand nous croisons quelqu’un, je lui demande s’il veut bien que je le prenne en photo ; c’est un très bon moyen de déclencher des rencontres ! »

Garder le souvenir d’une Roumanie qui disparait

Au début, l’apprenti photographe montre ces photos à ses proches… qui s’y montrent peu sensibles. « La plupart du temps, ils ne comprenaient pas ce que je trouvais de si beau dans ces personnes et ces modes de vie… Ils avaient tous vécu à la campagne, quand moi j’ai grandi en ville : ce qui était si nouveau pour moi était totalement banal pour eux, ils avaient vu ces scènes et ces gens cent fois dans leur enfance, parfois même ils les avaient vécues. C’était absolument banal pour eux. » Ce regard neuf, Vlad Dumitrescu le saisi comme une chance. « J’ai eu de la chance de ne pas avoir vécu ça comme eux. Quand on est dans son quotidien, on oublie d’apprécier ce qu’on a, c’est humain. On regarde avec envie chez le voisin et on oublie de regarder ce qu’il y a de beau chez nous… »

Le voyageur devient alors un peu historien, et immortalise des modes de vie qu’il voit disparaître peu à peu. « Il m’est arrivé de photographier des coutumes que je n’ai plus jamais revues ensuite, des maisons magnifiques qui ont depuis été détruites, des gens qui sont morts depuis… Heureusement, je peux en garder le souvenir avec mes photos. Et je suis certain que j’ai encore beaucoup de choses à découvrir, des choses aussi magnifiques que tout ce que j’ai déjà vu. »

Aujourd’hui, Vlad Dumitrescu est parvenu à faire son métier de ces passions pour le voyage, les rencontres et la photographie : régulièrement, il emmène avec lui des photographes étrangers qui ont été touchés par ses images et souhaitent eux aussi découvrir cette Roumanie presque onirique. « J’aime mon pays et ses habitants, et donc j’aime le montrer aux gens. J’aime leur présenter ces endroits superbes et mes amis qui y vivent. Je ne suis jamais aussi heureux que quand une personne que j’ai accompagnée me dit qu’elle a été touchée par mon pays, par ses paysages, par ses habitants, par sa nourriture, par toutes choses qui font de la Roumanie un pays magique. Ma plus belle réussite est d’avoir des invités qui sont déjà venus deux ou trois fois, et qui me rappellent pour me dire qu’ils veulent encore revenir. »

A la fin de notre entretien, nous demandons à Vlad Dumitrescu de nous donner une bonne raison de venir découvrir la Roumanie. Il nous répond par une invitation : « Je ne pourrais pas répondre à cette question autrement qu’en vous emmenant un matin sur une de nos collines. Je suis certain que vous y tomberiez vous aussi amoureux du paysage, des sons de la nature et des personnes qui croiseraient votre route, puis de tout ce qui nous arriverait dans la journée, de toutes les histoires que vous entendriez. La réponse à cette question s’écrirait directement dans votre coeur, bien mieux que je ne pourrais jamais l’écrire sur le papier ! »

Chez Ouest-Est, nous sommes convaincus !  

Retrouvez Vlad Dumitrescu sur son site, sa page Facebook ou son compte Instagram.