Une journée sur la route pour livrer plusieurs milliers d’euros de matériel, une équipe gonflée à bloc, des Sœurs enthousiastes… et finalement, une demi-déconvenue. Parfois, rien ne se passe comme prévu, et c’est aussi comme ça qu’on avance. Récit.
C’est vers la fin de l’hiver que nous recevons un message d’un soutien de Ouest-Est : « J’ai la possibilité de vous donner un monte-personne quasiment neuf, est-ce que ça vous intéresse ? » Habituellement, nous ne prenons pas les dons en nature, bien que nous recevions des propositions assez régulièrement. Parce que c’est souvent plus compliqué de récupérer quelque-chose en France pour l’emporter dans un pays étrangers, souvent plus cher aussi, que de l’acheter sur place. Mais cette fois-ci, le coût de l’objet est tel qu’il nous semble que ça vaut le coup au moins d’essayer. Et envoyer un petit message aux Filles de la Charité de la ville de Przeworsk (se prononce « Pchévorsque »), en Pologne, que nous avons déjà visitées l’an dernier, ne coûte rien. Elles tiennent une maison de retraite pour des personnes avec des ressources très limitées, nous savons qu’elles font du très beau travail et que ce genre d’objet pourrait peut-être les aider.
Et effectivement, la réponse est très rapide, et très enthousiaste : oui, ce monte-personne leur serait très utile, pour installer sur un escalier qui relie les chambres à la salle commune dans laquelle nous avons passé un long moment avec les personnes âgées en novembre.
Léopold, Vincent et Clément avec les pensionnaires de la Maison d’Assistance Sociale de Przeworsk lors de la mission de novembre 2024.
« Je dois hélas renoncer… »
Il y a bien un ascenseur, mais il est au bout du couloir, et pouvoir passer directement par l’escalier économiserait beaucoup d’efforts aux personnes âgées et à leurs accompagnateurs. Et le prix d’un modèle équivalent, même en Pologne, rend cet achat impossible.
On a donc organisé une mission : choix des dates, location d’un véhicule, planification du trajet, recrutement d’une équipe en France et en Belgique, on a même commencé à annoncer la mission sur les réseaux sociaux. Et puis, finalement… « Comme vous l’avez suggéré, j’ai fait venir un ami bricoleur à la maison, il a regardé le monte-personne, et il craint que ça soit beaucoup plus compliqué que prévu à démonter. On risque même d’abîmer l’escalier. Je dois hélas renoncer à vous faire ce don… »
Heureux doute qui nous a poussé à demander cette ultime vérification : si devoir annuler deux semaines avant le départ est décevant, il ne fait aucun doute que se rendre compte de cette impossibilité une fois sur place aurait été beaucoup plus compliqué à gérer. Qu’importe, appeler l’équipe pour leur dire que finalement on ne part pas reste un moment désagréable. Et l’appel aux Sœurs encore plus. Heureusement, tout le monde est parfaitement compréhensif : ça arrive, heureusement que ça arrive maintenant et pas plus tard, merci d’avoir essayé, etc.
Une mission aura quand même bien lieu !
Heureusement, nous avions prévu autre chose avec les Sœurs de Przeworsk. Si les pensionnaires de leur maison de retraite et les enfants de leur école viennent chez elles, c’est parce que leurs familles ne peuvent pas assumer les coûts d’une maison de retraite ou d’une école. Nous avons donc demandé à Sœur Joanna, directrice de la Maison d’Assistance Sociale, de choisir parmi ces familles celles qui ont le plus de difficultés à boucler les fins de mois, et nous avions prévu de leur apporter à chacune un colis de nourriture du même genre que ceux que nous avons distribués dans les quartiers de Bacău en Roumanie plus tôt cette année.
Certaines de ces distributions se seraient faites directement chez ces familles, d’autres seraient venues à la Maison récupérer leurs colis. Peut-être aurions-nous pu alors offrir aussi un goûter aux enfants et passer un moment avec eux. Comme toujours, l’objectif de nos missions est d’apporter un soutien non seulement du matériel, aussi indispensable soit-il, mais aussi un moral : l’objectif de Ouest-Est est bien de rapprocher les peuples d’Europe pour travailler ensemble à la paix, pas de faire « seulement » de l’humanitaire.
Ce volet-là de cette mission est donc bien maintenu, lui, sans notre présence physique certes, mais nous n’avons aucun doute que les Sœurs sauront rappeler à ces familles que l’aide qu’elles leur donneront vient de France et représente l’amitié de nombreux Français pour le peuple polonais.
Nous comptons donc sur votre soutien pour nous aider à financer l’achat de ces colis alimentaires d’urgence, qui seront offerts aux famille début juillet comme prévu.
Merci d’avance pour votre générosité !