Voilà trois ans maintenant que nous travaillons avec Maria, courageuse infirmière qui parcourt les routes du Donbass à bord de sa camionnette pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Il y a quelques jours, elle nous a donné quelques nouvelles.

« La situation reste terriblement difficile pour beaucoup de familles, notamment au plus près de la ligne de front », nous écrit Maria. Elle en a pourtant vu déjà beaucoup, des drames, des situations désespérées, depuis plusieurs années qu’elle se donne sans compter pour les habitants du Donbass.

Quand elle nous a écrit, elle était dans la région de Koursk où elle avait distribué de l’aide alimentaire à plusieurs familles qui sont restées vivre tout près de la ligne de front, dans plusieurs petits villages. « Ils n’ont nulle part où aller, explique Maria, alors ils restent là. Ils n’ont pas d’eau courante, il n’y a plus de magasins. Ils manquent absolument de tout, et surtout de vie sociale : ils ne voient parfois personne d’autre que les humanitaires qui, comme moi, leur apportent aussi souvent qu’on le peut de quoi manger, se laver ou s’habiller. » 

Qui dit « familles » dit « enfants » : dans l’une de ces familles, ils étaient trois, de 8 à 11 ans. « Ils n’ont connu que la guerre, pour eux le bruit des bombes, des tirs, les blackouts, les coupures électriques, les fenêtres occultés avec des journaux – qui servent à la fois à éviter d’être repérés à cause des lumières et à empêcher un peu le froid d’entrer puisque les vitres sont presque toutes brisées –, c’est « normal », c’est tout ce qu’ils connaissent », s’émeut Maria. 

Nous continuons de soutenir Maria dans sa mission, notamment en finançant régulièrement ces distributions. Lors de ce dernier échange, elle a tenu à faire parvenir un message aux donateurs de Ouest-Est : « Remerciez pour moi tous vos soutiens : grâce à eux, je peux aider plus de familles et continuer de leur apporter un peu de réconfort, matériel mais aussi moral. Merci infiniment ! »