Le 3 mai, la Pologne fête l’adoption de la Constitution de 1791, la première constitution moderne d’Europe. Bien qu’elle n’ait été en vigueur qu’une seule année, elle est considérée par beaucoup comme un élément fondamental de l’histoire et de la culture polonaise.

Cette Constitution réduit le pouvoir de la noblesse, omnipotente à l’époque en Pologne, et garantit l’égalité entre tous.

L’histoire de cette fête est – comme toujours en Pologne – très tourmentée. L’adoption de cette Constitution provoqué beaucoup d’hostilité et a mené à la guerre russo-polonaise de 1792, qui aboutit au deuxième partage de la Pologne, entre la Russie et la Prusse. La Constitution est retirée. Les Polonais peuvent à nouveau célébrer librement son adoption lors de la création du Duché de Varsovie par Napoléon en 1807, qui prend fin à son tour en 1813 avec l’occupation par l’armée russe suite à la retraite de Russie. Le 3 mai est proclamé férié sous la deuxième république polonaise en 1919, puis les célébrations en sont à nouveau interdites par les nazis puis les communistes. Il est rétabli comme fête nationale en 1990, à la chute du communisme en Pologne.

Cependant, les Polonais n’ont cessé de célébrer ce jour, même sous les régimes d’interdiction les plus durs.

Aujourd’hui, la journée du 3 mai est l’occasion de nombreuses manifestations festives : cérémonies au drapeau, défilés militaires, concerts dans les rues, bals traditionnels, messes, etc. À Varsovie, des milliers de personnes se retrouvent pour courir un marathon lancé au pied du château d’Ujazdowski. Des reconstitutions militaires sont également organisées.

Illustration : La Constitution du 3 mai 1791 par Jan Matejko.

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