Pour la 4è fois en moins de trois ans membres de l’Association Ouest – Est se sont rendus au Donbass déchiré par la guerre depuis le coup d’Etat à Kiev en 2014. Dès notre arrivée nous sommes tout de suite partis acheter des fleurs et des vivres que nous avons ensuite distribué essentiellement aux vétérans et aux retraités directement sur la ligne de front à Zaitsevo, un des points les plus chauds du conflit en ce moment. Nous avons choisi cette destination exprès pour que les Français se rendent compte de ce qui se passe réellement dans le Donbass. A Donetsk on a du mal à se rendre compte qu’on est dans une ville en guerre. Les cafés sont pleins, les rues sont très bien entretenues et les habitants sont particulièrement aimables et souriants. En revanche dès qu’on quitte le nord de la ville on arrive dans un autre monde : Mad Max dans les décombres de Stalingrad. De nombreuses maisons sont détruites, les immeubles sont éventrés, les routes sont complètement déformées et il faut faire attention aux mines. No man’s land ? Pas du tout, de nombreuses personnes habitent encore ici et jurent qu’elles ne quitteront pas leur terre. Ce sont ces personnes que nous voulons voir. Alors que les obus continuent de tomber et qu’on entend régulièrement des rafles d’armes automatiques nous distribuons les vivres et souhaitons courage en ce jour symbolique de célébration de la fin de la 2è guerre mondiale. Nous sursautons parfois lorsqu’un mortier explose, eux non car depuis mai 2014 c’est leur quotidien : les jeunes, vieux, adolescents ou mères de familles dont personne ne se soucie et qui vivent un véritable cauchemar. Les habitants nous embrassent et remercient les Français. Nous poursuivons notre distribution sur le front et sur les lignes arrières à Kominternovo, Sakhanka, Leninskoye et Novoazovsk. Partout l’accueil est épatant, ceux qui n’ont plus rien nous accueillent comme si nous étions des rois, nous qui ne sommes rien.

 

Nous avons également visité le centre de cardiologie pour enfants de l’hôpital de Donetsk. Les conditions sont terribles et je pense que de nombreux chenils en France sont en meilleur état. Le bâtiment est vétuste et les lits datent des années 70. Ici les enfants attendent pour être opérer. Ils n’attentent pas les médecins ou les files d’attente, ils attendent que des donateurs puissent les aider à payer une partie de l’opération car il y a du matériel très cher à acheter et qui ne peut servir que pour une seule opération. Nous annonçons au médecin en chef que nous prendrons en charge une partie des opérations de trois enfants qui ont des malformations cardiaques. Nous jurons de revenir car nous avons notamment repéré une petite fille tout mignonne et discrète dont l’opération nécessite 3000 euros. Si elle n’est pas opérée rapidement elle mourra avant l’adolescence et ça, pour nous, c’est une éventualité que nous ne voulons même pas imaginer. Nous poursuivons notre distribution alimentaire à Khartsyzk où nous rencontrons une famille de 6 enfants qui ont du fuir l’autre côté de la ligne de front par suite des persécutions. Leur témoignage est terrible et leur courage immense. Nous prenons de véritables leçons d’humilité au Donbass.

 

Au milieu de notre distribution humanitaire nous avons été invités à commémorer la victoire sur le nazisme en 1945 et le troisième anniversaire de la jeune République Populaire de Donetsk. Nous avons été impressionnés par le soutien massif dans les rues et  la véritable ferveur populaire.  Pendant que la fête se déroule les mortiers continuent de pleuvoir sur la ligne de front. On ‘a du mal à s’imaginer que nous sommes en Europe en 2017. Dans le cadre de ces commémorations nous avons participé à plusieurs débats et interviews avec des journalistes et des représentants locaux. A chaque occasion nous avons rappelé le soutien de très nombreux Français aux habitants du Donbass et notre souhait d’y faire revenir la paix au plus vite. Nous avons été reçus également par le président Alexandre Zakharchenko et de nombreux députés à qui nous avons raconté notre mission humanitaire et le travail que nous réalisons en France pour faire connaître l’horreur de la guerre du Donbass. Nous soulignons également la nécessité de construire un pont de l’amitié et de la solidarité entre le Donbass et la France. Les Français, et les Européens ne veulent pas de la guerre mais nos medias et nos hommes politiques ne font rien pour mettre une fin à celle qui se déroule actuellement au Donbass et qui pourrait déchirer l’Europe si nous n’y prenons garde. C’est l’oeuvre à laquelle Ouest – Ets veut participer. Si vous voulez nous aider à mettre cette guerre sous le feu des projecteurs médiatiques pour y mettre une fin et si vous voulez nous aider à apporter l’aide humanitaire dont le Donbass a tant besoin n’hésitez pas à nous contacter.