Depuis plusieurs années, l’artiste Ruzica Todorovic (photo) travaille dans l’église de l’Assomption de la Sainte Mère de Dieu, une église orthodoxe datant du XVe siècle et se trouvant dans le village de Bostane, dans l’enclave serbe de Novo Brdo au Kosovo. Pour tous les Serbes de la région, ce chantier est un signe d’espérance, qui les aide à supporter un quotidien très difficile…
Depuis la fin de la guerre en 1999, les Serbes sont ultra-minoritaires au Kosovo. Une situation déjà douloureuse pour eux, puisque le Kosovo est considéré comme le coeur spirituel de la Serbie, une terre sainte. À cela s’ajoute de nombreuses discriminations et attaques qui ont pour but de les forcer à quitter pour de bon la région. Ces attaques sont si fréquentes que le Département d’État américain, peu suspect d’être pro-serbe, les dénonce chaque année.
Dans ce contexte très difficile, la rénovation d’une église au coeur de l’enclave de Novo Brdo – c’est-à-dire une succession de villages qui restent encore aujourd’hui à majorité serbe, où ceux-ci vivent dans une relative tranquillité – est un signe fort pour tous les Serbes de la région, et de tout le Kosovo : le signe que l’Église orthodoxe serbe, elle, n’a pas prévu de quitter le Kosovo.
Des voisins que nous avons rencontrés nous ont raconté leur joie de voir cette église et ses environs renaître il y a quelques années lorsque le Père Stevo Mitric est arrivé avec sa famille (les prêtres orthodoxes sont mariés) à Bostane et a commencé presque immédiatement les travaux, d’abord pour nettoyer la cour de l’église qui était envahie par les ronces, puis pour rénover l’église elle-même, puis les bâtiments l’entourant. Ce chantier continue d’ailleurs en parallèle de ces travaux de peinture, puisque le Père Stevo s’est attaqué cette année à l’aménagement de la maisonnette destinée à accueillir les visiteurs. Pour ces habitants, cette arrivée, et l’énergie du Père Stevo Mitric, ont été une bouffée d’air frais dans un quotidien étouffant : enfin, ils savaient qu’ils avaient un curé qui ne les abandonnerait pas.
Le Père Stevo Mitric, curé de Novo Brdo, célèbre un office sur la tombe d’un paroissien, dans le cimetière d’un des petits hameaux de sa paroisse.
Le Père Stevo s’est surtout dévoué corps et âme à ses paroissiens, allant jusqu’à participer lui-même aux travaux de construction d’une nouvelle maison pour une famille vivant dans des conditions très difficiles dans les montagnes. Nous voyant arriver avec le Père, la mère de famille, veuve vivant avec la mère de son défunt mari et ses deux garçons, nous a accueillis comme des hôtes de marque et n’a cessé, les yeux humides, de nous chanter les louanges de son curé. « Sans l’Église, et sans le Père Stevo, nous n’aurions pas pu survivre ici », affirme-t-elle dans la vidéo que nous avons tournée lors de ce voyage et que vous pouvez voir ci-dessous.
Pour toutes ces raisons, parce que ce chantier redonne espoir à des centaines de personnes parmi les plus défavorisées d’Europe, parce qu’il participe aussi à conserver la culture serbe dans une région qui en continent certains des plus beaux joyaux, nous avons décidé d’aider le Père Stevo Mitric en finançant la dernière tranche du travail de Ruzica Todorovic.
Nous comptons sur votre soutien et vos générosité ! Vous pouvez aussi nous faire parvenir vos messages d’encouragement pour les paroissiens de Bostane, ainsi que vos intentions de prière, que nous transmettrons au Père Stevo. Merci d’avance !